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Ars Moriendi
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Ars Moriendi

L’art de bien mourir
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“Parce que je suis au seuil d'un amour éternel,

je voudrais que mon cœur n'en portât pas le deuil” - Charles Aznavour

Voici une angoisse qui nous poursuit depuis l’enfance et qui cause bien du stress chronique. Si on veut avancer il n’y a pas d’évitement possible. Parlons un peu de notre finitude.

Un peu d’histoire :

Pendant et après la peste noire ( 25 millions de morts en Europe en six ans soit 45 % de la population ), il y eut un peu de confusion dans le rituel qui entourait la fin de vie chez les catholiques européens.

Le manque de curés rendait la délivrance de l’extrême-onction compliquée pour tout moribond.

Cette augmentation de demande avec la baisse de l’offre força l’église à trouver des solutions innovantes.

Un petit “guide pratique des derniers instants” connu sous le nom d’Ars Moriendi était né avec des gravures bien explicites car peu savaient lire.

Cela a lancé toute une littérature de la préparation de sa propre mort et de celle des autres.

Tout cela est oublié et nous manque terriblement.

Ne pas faire l’autruche :

Autrefois, on voulait avoir le temps de préparer son départ et une mort brutale était le pire à craindre. De nos jours c’est le contraire, l'angoisse de se savoir condamné nous fait souhaiter une mort abrupte en plein sommeil.

Mais à force d’esquive, cette fin est rarement préparée dans des conditions acceptables :

  • Pour celui qui part c’est une catastrophe industrielle. On meurt souvent seul, des complications de maladies évitables, loin de chez soi, dans une institution qui a tendance à s’acharner pour vous faire durer quelques instants de plus.

  • Pour ceux qui restent c’est souvent une double punition. Les publicités pour assurances-obsèques provoquent des sourires crispés, mais ce n’est pas qu’une question d’argent. Une succession réussie est un signe d’amour et de respect. Une succession désastreuse rajoute du malheur au deuil et divise les familles. Après moi le déluge ?

Faire l’autruche n’a jamais aidé quiconque. Penser ce-moment comme un fin stratège rendra bien plus de services à ceux que vous aimez.

Nos angoisses existentielles :

“Tous ces moments seront perdus, dans le temps, comme des larmes sous la pluie. Il est temps de mourir” -Rutger Hauer dans Blade Runner

Ce n’est pas un sujet facile à lancer pendant les dîners en famille. Il est tabou d’en parler, comme si on allait attirer le malheur. On fait semblant que si on n’en parle pas ça ne nous concernera pas. Nous y sommes donc brutalement confrontés et n’arrivons pas à trouver du sens à ce moment là:

  • Nous avons l’impression qu’une fois partis nous aurions vécu pour rien et que cette mort effacerait toutes choses. Que la richesse des expériences d’être humain sur Terre partiraient avec nous dans l’abysse.

  • La perte du contrôle sur notre devenir nous met en colère, le chagrin des proches soumis à une réalité irréversible paralyse les esprits et donne une nette impression d’impuissance. Nous vivons cela comme une injustice. Il reste tellement à vivre alors que il n’y a plus le temps.

    C’est un récit fréquent quand ça touche quelqu’un dans la fleur de l’âge, mais nos seniors ne le voient pas forcément de cet oeil.

  • Les croyances religieuses et mystiques se nourrissent de notre besoin de transcendance. La mort nous intéresse au plus haut point car elle cristallise tous les grands mystères de cette existence : la naissance des choses, l’origine de la vie, la conscience et l’au-delà.

Repenser la mort :

Notre façon d’y penser nous cause du tord et des tourments par anticipation. On pense à la mort sous le prisme de la douleur et de la souffrance qui, souvent, la précèdent. On souffre plus en imagination qu’en réalité et bien plus longtemps.

Repenser la mort c’est la voir avec d’autres yeux, la juger moins sévèrement.

Ce dont on parle ce n’est pas la mort. Certains estiment que la mort ne nous concerne pas directement. Quand on est là, elle n’y est pas. Quand elle arrive, nous ne sommes plus là.

La mort et la fin de la vie, ce n’est pas la même chose.

La mort pour ceux qui restent : la faucheuse.

Une injonction à vivre :

Y penser nous donne le pouvoir de vivre de manière plus intense et urgente. C’est un pense-bête qui nous entraine comme un mantra. Une injonction qui nous encre dans le réel et le moment présent.

MEMENTO MORI : Rappelle-toi que tu vas mourir.

Arrête de rêvasser et fais ce que tu dois faire !

Cela peut aussi nous inviter à prendre du recul et voir que nos soucis n’ont probablement pas l’importance que l’on leur accorde. C’est comme contempler un ciel étoilé, ça donne une juste échelle.

Souhaiter l’inévitable ?

Une vieille idée suggère qu’il est préférable de souhaiter et embrasser ce que l’on ne peut changer. C’est aussi une définition du courage.

Mais comment pourrait-on souhaiter la mort ? On ne peut pas la souhaiter maintenant, mais l’accueillir comme quelque chose de souhaitable, quand elle arrive au bon moment.

Quand ? Pour la plupart d’entre nous ce sera le plus tard possible, si les conditions de dignité sont respectées.

La mort est ce qui advient après :

La mort est cette inconnue fondamentale, ce devenir partagé par toutes les cultures et croyances. Une sorte de fraternité qui efface les différences, au-delà de cette ligne nos sommes tous égaux, amen ( = pour de vrai ).

C’est ce saut dans l’inconnu qui nous terrorise. Car c’est sans retour et tout nu qu’on ira. C’est dur de lâcher prise, de tout laisser, de ne pas savoir où on va.

Un vertige métaphysique.

La mort pour celui qui part : Une inconnue universelle.

On recapitule :

Regarder la mort dans les yeux c’est devenir un homme libre et démarrer une nouvelle vie car :

“Tout homme a deux vies.

La seconde démarre quand il comprend qu’il n’y a qu’une” - Confucius

💡 Comment penser la mort pour mieux vivre et mieux mourir ?
Paradoxalement repenser la mort allège les coeurs, fait croquer la vie à pleine dents. C'est lui faire un pied-de-nez et ne plus la craindre.

Pour finir Amadeus nous fait ressentir que l’on est vraiment vivants.

On mérite mieux ! ce sont des discussions parfois difficiles mais toujours faites avec amour.

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Ressources :

Brian nous dévoile un secret bien gardé sur les Mystères.

L’amour, la mort et l’humour des Invasions Barbares pour toucher la richesse de ces instants.

Un humoriste nous fait voir que nous parlons finalement tous de la même chose.

Alcide se moque un peu.

May be an image of text that says 'Alade C'est à dire que le soir O n'a plus vraiment le temps de faire à manger... RAVDLIS Enfin... On dit ça... c'est surtout qu'on ne prend plus le temps... L'article de la mort'
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Une lettre pour tous ceux qui veulent apprendre à garder une bonne santé, longtemps.
Un homme en bonne santé désire mille choses, un homme malade n'en désire qu'une seule. Confucius.
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