“-Lumière, plus de lumière !” Les derniers mots de Goethe.
Comment les Inuits ont pu garder leurs pigments ?
Vous vous n’êtes jamais demandé pourquoi, dans le grand-nord, y a-t-il 2 populations aux couleurs de peau si différentes ?
Plusieurs hypothèses existent sur ce paradoxe, l’une d’entre-elles est plutôt effrayante.
Regardez, voici un groupe d’Inuits (vivant sur la banquise 🥶) :
Photo de groupe en 1914. ©Getty
Et voici un groupe de Norvégiens (vivant de subventions 🫅) :
Famille royale norvégienne @BestImage.
Au-dessus d’une certaine latitude, la quantité d’UVB ( et de vitamine D produite par la peau ) est presque nulle. Les Inuits ont franchi cette limite et on verra comment ils ont réussi à survivre et à garder leur mélanine.
En dessous de cette ligne c’est la chute dans la production de vitamine D qui va causer la mort des explorateurs intrépides à la peau sombre et provoquer la perte des pigments pour les générations suivantes.
C’est l’histoire de ce jeu de massacre que je vais vous raconter.
Les pigments de la peau et les migrations :
À la fin de la dernière glaciation (-11 700 ans), certains ont réussi à occuper des zones très éloignées de l’équateur. Le manque de soleil a conduit à un déficit rapide en vitamine D, et à un rachitisme chez leurs enfants.
Ça a été fatal lors des accouchements des filles rachitiques qui avaient un bassin trop étroit. Tuant la mère et l’enfant en couches, éliminant les individus les plus foncés. Il y a eu une sélection des peaux claires susceptibles de produire un peu de vitamine D malgré tout.
Une hécatombe effroyable et rapide, voleuse de pigments.
Village chaleureux et festif en Svalbard... by Even Tryggstrand
La production a minima des survivants était suffisante pour ne pas être rachitique (et ne pas mourir dans l’immédiat) mais probablement insuffisante pour un fonctionnement optimal.
Je dis probablement car une association ne veut pas dire causalité.
Un bon nombre de maladies augmentent quand on s’éloigne de l’équateur. Ce sont également, des maladies associées au déficit en vitamine D (maladies auto immunes, cancers, allergies…). Cette double association peut s’expliquer par les effets sur l’immunité de cette hormone.
La peau claire compense mal le manque de soleil en hiver et expose aux ravages des UV en été.
Cette peau dépigmentée est un compromis bancal que l’évolution a trouvé pour nous sauver de nos choix hasardeux.
Pour les Inuits c’est une alimentation unique, à base d’animaux qui va permettre des apports suffisants. Vous reprendrez un peu de foie de morue ? 🤢
On retient quoi de tout ça ?
Une peau pigmentée en milieu tropical c’est bien plus performant quand vous vivez dehors. Ça protège du soleil et la production en vitamine D est assurée.
Cette peau riche en mélanine devient cependant un handicap préoccupant si vous vivez à l’intérieur en milieu tempéré.
💡 Quand le changement est rapide et que la survie est en jeu, l’adaptation est parfois brutale et imparfaite. On mérite mieux !
On mérite de comprendre pourquoi une peau dépigmentée pose un défi différent en fonction de l’endroit où vous avez décidé de vivre.
En milieu tropical : On peut mettre en place un protocole d’exposition raisonnable, en acceptant les risques et en comprenant les bénéfices .
En milieu tempéré : Il faut éviter l’exposition brutale sur peau diaphane, en été, conduisant aux coups de soleil. Il est utile de se supplémenter le reste de l’année.
Plus de détails la semaine prochaine sur ce premier cas de figure.
Pour finir avec un frisson du grand nord : la voix d’Eivør des îles Féroé
Ressources :
La supplémentation en Vit D diminue le risque de maladie auto immune de 22%
Courbes des maladies plus fréquentes quand on s‘éloigne de l’équateur
La pigmentation de la peau humaine en réponse à l’exposition aux UV
Remarque : les études concernant la vit D sont à prendre avec un grain de sel car on n’y comprend rien et leur design pose d’énormes problèmes d’interprétation.
Le Soleil et Nous (2)